A sa conception : deux « fées » associatives aiffricaines
L’idée de créer un centre socioculturel à Aiffres est portée par l’association citoyenne (ALPHA). En 2001, lors de l’étude d’opportunité impulsée par la municipalité, le Comité d’Animation de la Commune d’Aiffres (CAA) est associé au projet. Il en deviendra le porteur. Le Centre Socioculturel « Maison Pour Tous d’Aiffres » possède donc une double parenté : une association de développement local et une association d’animation de la commune. Cette rencontre formera l’ADN de son projet.
ALPHA : Association Locale pour la Participation des Habitants d’Aiffres
ALPHA existe depuis 1994 et s’inscrit dans une démarche de développement local et social. Son objet statutaire est de « développer la vie démocratique, économique et sociale dans la commune d’Aiffres par la participation de ses habitants, afin de répondre plus justement à l’intérêt général ».
Dans « Aiffres, un siècle de vie », les auteurs présentent les objectifs de l’association ainsi : « recueillir un maximum d’avis afin que les projets communaux répondent au mieux à l’intérêt général ; de se tenir informée de l’activité communale (…) ; d’organiser des réunions publiques destinées à enrichir le débat ; de diffuser l’information (…) ; de développer la démocratie participative dans la commune. » [1]
De fait, elle organise des réunions publiques sur des thématiques de société : « Comment bien vieillir ? », « Aiffres, entre ville et campagne », « Action sociale : comment une municipalité peut jouer un rôle moteur et fédérateur ». Elle propose aussi des projections avec débat sur « les gens du voyage », ou fait venir Pierre Rabhi. Elle met en place aussi des « cafés citoyens » pour débattre autour de sujets de société et d’actualité.
Elle est aussi à l’origine de la création de la halte-garderie « la Ronde des Petits » et du Relais Assistantes Maternelles « Récréatine » ou encore de l « aide à la scolarité ».Elle participe à la fête de la Saint Jean et monte l’AMAP d’Aiffres « De la ferme à l’assiette »…
C’est elle encore qui porte la question de la création d’un Centre Socioculturel sur la ville d’Aiffres, afin de l’intégrer dans le projet municipal.
Le Comité d’Animation de la Commune d’Aiffres
Le 28 novembre 1975, des associations aiffricaines se fédèrent pour créer le Comité d’Animation d’Aiffres pour notamment harmoniser les dates des manifestations sur la commune. Son objet est d’animer la commune et de mutualiser leurs moyens : « Le Comité d’Animation de la Commune d’AIFFRES a pour but : 1 – Coordonner les activités existantes ; 2 – Rechercher et promouvoir des manifestations ou festivités nouvelles ; 3 – Organiser ou participer à diverses manifestations ou festivités nouvelles ; 4 – Renforcer par tous les moyens, la solidarité morale de tous les habitants, l’esprit de compréhension mutuelle, d’entr’aide et de coopération »[2]
Or, l’association a besoin de moyens et en juin 1977 elle propose un spectacle avec les cascadeurs de Jean Sunny. S’il mobilise beaucoup de bénévoles, 5 000 spectateurs se déplacent.
Une animation populaire se développe ainsi sur Aiffres avec différentes manifestations. Ces dernières ont pour objet de récolter des fonds nécessaires à l’achat de matériel pour les associations. Pour se faire, le CAA fait fabriquer en 1979 deux buvettes, achète un tank à lait, une grosse sono, des pichets-carafes etc… – une grande partie de ce matériel existe encore en 2016. Le prêt de matériel doit faciliter l’organisation de manifestations associatives.
Au début des années 1980, la fête de la Saint-Jean est créée. Elle prend le nom de « feux de la St-Jean » et se déroule tous les ans, en soirée, le dernier samedi de juin.
Par la suite, le CAA finance le feu d’artifice du 13 juillet. Il est alors tiré par des membres bénévoles du CAA. A partir de 2003, il se poursuivra avec La Maison Pour Tous avec une aide financière de la mairie. Pour des questions de sécurité et de lassitude des bénévoles, l’activité est reprise par la commune en 2010.
Afin d’alléger la charge de travail des bénévoles dans les services offerts aux associations et l’organisation de manifestations, Jackie MASSE est embauchée en 1998-99 en contrat « emploi jeune », en tant que secrétaire, pour rédiger des courriers, établir les bulletins de salaire des personnels, faire les photocopies, organiser des fêtes et autres manifestations, gérer les prêts de matériels… Elle part en septembre et devient institutrice. Géraldine GOMARD-DUBALLET est alors recrutée.
Les « feux de la St Jean » prennent de plus en plus d’ampleur et durent une semaine complète de 2000 à 2008. En réalité, les manifestations sont concentrées sur les deux week-ends et, en semaine, des associations organisent leur gala annuel (ex : Récréa’danse). A la fin des années 90, l’association fait venir des forains pour toute la semaine (auto tamponneuse, stand de tir,…).
Depuis 1993/94, des jeux inter-quartiers sont au cœur de la fête des « feux de la St Jean », « un genre d’inter-villes de Guy Lux avec les vachettes en moins »[3]. La dernière édition se tiendra en 2001.
A cette époque, Alain MATHIEU, président du CAA, est élu maire le 18 mars 2001. Il démissionne de sa fonction et Pierre THIBAUD le remplacera à la présidence du CAA. En 2001-2002, le CAA a 46 associations adhérentes.
A l’origine, les « feux de la St Jean » est « LA » fête populaire de la commune, organisée pour faire vivre les quartiers. Pourtant, elle arrive à bout de souffle en 2001 et dans la dynamique de l’étude de faisabilité d’un CSC, se dessine une formule différente. Sur proposition de Pierre THIBAUD, il est décidé d’organiser une cavalcade en faisant participer les habitants des différents quartiers d’Aiffres. La manifestation prend le nom d’« Aiffricades » par le condensé d’« Aiffricains » et du « cade » de cavalcade. Ils choisissent comme sous-titre « la tête à l’envers ! », d’où l’inversement de la première lettre d’Aiffricades. Le « A » inversé reste jusqu’en 2008. Le thème de la première année est « les pays ». Six chars y participent et le départ se situe au Fief Chevalier.
[1] Aiffres, un siècle de vie- Ed : Ville d’Aiffres – 2001 ; p : 210
[2] Statuts du Comité d’Animation de la Commune d’AIFFRES – Déclaration à la Préfecture de Niort le 28 novembre 1975 sous le n° 03244
[3] Pierre THIBAUD, juin 2016